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3 PARAMÈTRES ESSENTIELS POUR LA CONCEPTION D’UNE STRATÉGIE DE REFROIDISSEMENT (1/3)

L’apport d’air froid en salle informatique, destiné à compenser la dissipation thermique (effet Joule) issue de l’activité des équipements IT, peut être organisé de multiples façons et ne se borne nullement à la mise en place de dispositifs de climatisation. Même si ces derniers jouent un rôle déterminant, le concepteur de salles informatiques (in-house ou hébergées en centres de données) recherche par exemple l’évolutivité capacitaire, la tolérance à la panne, la performance énergétique ou encore un rendement économique aussi élevé que possible.

Tour d’horizon rapide de 3 grandes familles de thèmes qui posent immédiatement question en phase conception à propos du service Refroidissement : capacité, disponibilité, efficience. Ce ne sont évidemment pas les seuls aspects ; notons au passage quelques similitudes avec les préoccupations qui président à la mise en place de services IT par les DSI…

1- De quelle capacité de refroidissement avons-nous besoin ? Pour répondre à cette question, il ne suffit pas (mais attention, cela reste nécessaire) de calculer la puissance électrique consommée par la salle informatique. En déduire directement la puissance de production de froid à pourvoir selon le modèle « je compense 1 kW électrique consommé par 1 kW froid produit » est fautif même si dans l’absolu, cette équivalence approximative communément admise est très pratique et n’est pas remise en question. A condition toutefois de ne pas se contenter d’une simple addition construite à partir des spécifications des modèles d’équipements IT.

En premier lieu, les calculs de puissance électrique font l’objet d’ajustements correctifs et de pondérations qui rendent compte de la réalité technique de la consommation moyenne stabilisée par équipement IT, une fois la production démarrée, facteur qui dépendra de l’efficacité énergétique unitaire de cet équipement (soit, en pratique, de la modernité de sa conception). Un équipement informatique consomme, en vitesse de croisière, beaucoup moins que l’énergie dont il a besoin pour démarrer, laquelle génère il est vrai un pic de charge ; en phase exploitation, ceci peut facilement se vérifier par un relevé métrologique (et si l’on dispose de PDU à fonctions de monitoring, c’est encore plus simple). Ces pics de charge constituent l’une des raisons pour lesquelles on évitera absolument de les cumuler en démarrant brutalement et globalement tout le contenu d’une salle informatique, d’une allée ou d’une baie (dépendant de la segmentation de la disjonction). Mais c’est loin d’être la seule raison

Ensuite, en fonction de la densité des actifs IT et de celle de la distribution électrique nécessaire à leur fonctionnement, le concepteur n’opte pas obligatoirement pour une granularité de refroidissement à l’échelle de la salle, mais peut découper tout ou partie de la zone en autant de volumes bénéficiant d’une production de froid privative. Ici, il peut par exemple prévoir la mise en œuvre de dispositifs de climatisation dédiés au refroidissement d’une allée (in-row cooling), voire d’une baie (in-rack cooling). Les calculs de puissance doivent alors rendre compte de cette compartimentation pour conférer à chaque dispositif local le dimensionnement qui convient. Certaines baies haute-densité peuvent très bien disposer d’un refroidissement unitaire tandis que le reste de la salle informatique comporte quelques allées localement refroidies par des armoires de climatisation inter-baies : la puissance de refroidissement des climatiseurs  affectés au refroidissement global de la salle informatique est alors calculée à base du périmètre résiduel, non de l’ensemble.

Enfin, le contenu IT de la salle informatique connaîtra de nombreuses modifications qui reflèteront l’évolution des systèmes informatiques des acteurs et entreprises qui l’utilisent. Se projeter à 3 et/ou 5 ans dans le futur permet dès la phase conception d’élaborer le capacity planning de la production de froid, et de se doter de climatiseurs et d’agencements à même de souscrire aux contraintes d’une salle pleine, c’est-à-dire dotés d’une puissance maximale en rapport avec les objectifs. Il ne s’agit naturellement pas de produire plus de froid que nécessaire, mais bien de s’assurer de disposer d’une réserve de puissance adaptable (automatiquement, par l’emploi de capteurs thermiques connectés aux organes de la fonction Refroidissement), afin de ne pas remettre en question à court ou moyen terme les investissements consentis à cause d’un manque d’anticipation.

 

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